1886 – Hippolyte BERNHEIM : « La seule chose certaine, c’est qu’il existe chez les sujets hypnotisés ou impressionnables à la suggestion une aptitude particulière à transformer l’idée reçue en acte. »
1955 – British Medical Association : « Un état passager d’attention modifiée chez le sujet, état qui peut être produit par une autre personne et dans lequel divers phénomènes peuvent apparaître spontanément, ou en réponse à des stimuli verbaux ou autres. Ces phénomènes comprennent un changement dans la conscience et la mémoire, une susceptibilité accrue à la suggestion et l’apparition chez le sujet de réponses et d’idées qui ne lui sont pas familières dans son état d’esprit habituel. En outre, des phénomènes comme l’anesthésie, la paralysie, la rigidité musculaire et des modifications vasomotrices, peuvent être dans l’état hypnotique produits et supprimés. »
1979 – Léon CHERTOK : « L’état hypnotique apparaît donc comme un état de conscience modifié, à la faveur duquel l’opérateur peut provoquer des distorsions au niveau de la volition, de la mémoire et des perceptions sensorielles – en l’occurrence dans le traitement des informations algogènes (de la douleur). »
1980 – Milton ERICKSON : « Un état de conscience dans lequel vous présentez à votre sujet une communication, avec une compréhension et des idées, pour lui permettre d’utiliser cette compréhension et ces idées à l’intérieur de son propre répertoire d’apprentissages. »
1980 – Octave MANONNI : « Le transfert n’est pas facile à définir, disons, en gros, que c’est la mobilisation de l’inconscient en relation avec l’analyste. Il est prudent de ne pas chercher trop de précisions, car le transfert est vraiment le non-théorisable de l’analyse. En tout cas, le transfert est ce qui nous reste de la possession, et on l’obtient par une série de soustractions. On élimine le diable, restent les convulsionnaires. On élimine les reliques, restent les « magnétisés » de Mesmer. On élimine le baquet, on a l’hypnose et le « rapport ». On élimine l’hypnose, il reste : le transfert »
1982 – L’Encyclopédie médicale de Russie : « État artificiel particulier de l’homme, produit par la suggestion, qui se distingue par une sélectivité particulière des réactions et se manifeste par une augmentation de la réceptivité à l’action psychologique de l’hypnotiseur et la diminution de la sensibilité aux autres influences. »
1982 – Daniel ARAOZ : « Un état dans lequel les facettes mentales critiques sont temporairement suspendues, et où la personne utilise principalement l’imagination ou les processus de pensées primaires. Le niveau d’hypnose, sa « profondeur », dépend du degré d’implication imaginaire. »
1988 – André WEITZENHOFFER : « Précisons que les états de transe seraient un sous-groupe des EMC ; les états hypnotiques étant eux-mêmes un sous-groupe des états de transe. »
1988 – LAURENCE & PERRY : « L’hypnose, comme Bernheim l’a dit, n’existe pas. Ce qui existe, c’est l’interaction entre un contexte donné et l’aptitude du sujet à ce contexte. »
1990 – François ROUSTANG : « La pratique de l’hypnose fait violence dans la mesure où elle tend à obtenir un effet immédiat voulu par le thérapeute sans tenir compte de la situation multiforme particulière du patient. Elle est une sorte de court-circuit. Il faut donc se plaindre non de l’hypnose, mais de la manière impatiente dont on s’en est servie, vraisemblablement mâtinée du souci de jouer au tout puissant. »
1991 – Jean GODIN : « C’est un mode de fonctionnement psychologique dans lequel un sujet, grâce à l’intervention d’une autre personne, parvient à faire abstraction de la réalité environnante, tout en restant en relation avec l’accompagnateur. Ce « débranchement de la réaction d’orientation à la réalité extérieure », qui suppose un certain lâcher-prise, équivaut à une façon originale de fonctionner à laquelle on se réfère comme à un état. Ce mode de fonctionnement particulier fait apparaître des possibilités nouvelles : par exemple des possibilités supplémentaires d’action de l’esprit sur le corps, ou de travail psychologique à un niveau inconscient. »
1992 – Mickael YAPKO : « L’hypnose est un processus de communication d’influence au sein duquel le clinicien fait surgir et guide les associations intérieures de son client afin d’établir ou de renforcer des associations thérapeutiques dans le contexte d’une relation de collaboration et d’échanges mutuels centrée sur un objectif. »
1996 – Michel KÉROUAC : « Un état et/ou un processus de conscience modifiée, produit par une induction directe, indirecte ou contextuelle, ressemblant parfois au sommeil, mais physiologiquement distinct, caractérisé par une élévation de la suggestibilité et qui produit à son tour certains phénomènes sensoriels et perceptuels. Cet état, que certains auteurs appellent « la transe », est un état naturel que l’on peut vivre tous les jours : lorsqu’on rêve éveillé, lorsqu’on regarde un feu attentivement, lorsqu’on perd temporairement la notion du temps au volant d’une voiture ou, tout simplement, lorsqu’on est « dans la lune ». »
1999 – L’Encyclopaedia Britannica : « Un état psychologique spécial avec certains attributs physiologiques, ressemblant superficiellement au sommeil et indiqué par un fonctionnement de l’individu à un niveau de conscience autre que l’état conscient ordinaire. Cet état se caractérise par un degré de réceptivité et de réponse accrus dans lequel il est donné autant de signification aux perceptions empiriques intérieures qu’il en est généralement donné à la seule réalité externe. »
2001 – Olivier LOCKERT : « …un État Modifié de Conscience (EMC) naturel, connu depuis que l’être humain existe ; la « conscience » (ou le « conscient ») dont il est question est fait de la perception ordinaire que nous avons du monde, selon nos 5 sens. Les techniques utilisées pour atteindre cet état spécifique de conscience sont multiples et choisies en fonction de l’objectif global à atteindre. »
2008 – John F. KIHLSTROM : « L’hypnose est un processus par lequel une personne, appelée l’hypnotiseur, offre des suggestions à une autre personne, appelée le sujet, concernant des expériences imaginatives impliquant des altérations de perception, de la mémoire et de l’action.
Dans le cas classique, ces expériences sont associées à un degré de conviction subjective proche de l’hallucination et à une sensation d’involontaire proche de la contrainte.
Ainsi les phénomènes d’hypnose reflètent des altérations de la conscience qui se produisent dans le cadre d’une interaction sociale. » Cf : « The domain of Hypnosis, revisited » dans The Oxford handbook of hypnosis, 2008
2010 – A. BIOY, C. WOOD, I. CÉLESTIN-LHOPITEAU : « Mode de fonctionnement psychologique par lequel un sujet, en relation avec un praticien, fait l’expérience d’un champ de conscience élargi. Cette définition implique que la pratique de l’hypnose recouvre deux dimensions : à la fois un état de conscience modifiée que l’on nomme état hypnotique mais aussi une relation singulière. L’état hypnotique a été caractérisé à la fois par les neurosciences (imagerie cérébrale) et par la psychologie (théorie de la dissociation psychique). » Cf : « L’aide mémoire d’hypnose », Dunod, 2010
2014 – American Psychological Association : « un état de conscience incluant une focalisation de l’attention ainsi qu’une attention périphérique diminuée, caractérisée par une capacité accrue à répondre à la suggestion » (Elkins et alii)
2017 – Alain PARRA : L’hypnose est donc : « un engagement du sujet dans une orientation particulière de l’attention centrée conjointement sur sa sensorialité et son imagination » (Thèse Doctorale de Psychologie Cognitive : « Hypnose, Attention et Imagination »)