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Le neuro-coaching et l'hypnose intégrative ne modifient pas votre personnalité, elle la débarrasse d'états et de conduites parasites enregistrés sous forme d'automatismes

Le concept de personnalité

Le concept de personnalité – Article 1/5

Introduction de la question

La personnalité est un objet complexe, tant pour le psychologue qui l’étudie, que pour le sujet ordinaire, confronté à son entourage social qui recherche l’assimilation des schémas comportementaux suffisamment généraux et constants chez son prochain, afin d’établir des échanges harmonieux et facilement gérables.

L’intérêt pour la personnalité est repéré dès l’antiquité, dans une perspective plutôt médicale et morpho-physiologique, d’orientation typologique. La quête des invariants individuels, avec le développement de la psychologie scientifique, a peu à peu inclus des caractéristiques psychiques d’origine conative, cognitive ou phénoménologique pour rendre compte de la stabilité des conduites.

Cependant, malgré des racines fort lointaines, ni le discours trivial, ni l’étude scientifique ne sont parvenus à effectuer la synthèse des différentes voies d’approche de la personnalité.

Très récemment, la psychologie génétique et la psychologie différentielle, par la nature même de leur discipline respective, sciences de connexions, ont contribué à une articulation des points de vue, sans toutefois réelle fusion.

Notre propos, dans cette série d’articles, sera de tenter un tour d’horizon, voire une coordination des perspectives affectives et cognitives du concept de personnalité, afin de tenter de mieux rendre compte des facteurs impliqués dans la cohérence des conduites et inversement de la variabilité individuelle des comportements.

Actuellement, l’accent est porté dans les études de la psychologie générale et de la psychologie différentielle, sur les propriétés fonctionnelles des systèmes psychologiques, mettant à jour des modalités de fonctionnement relativement stables et de portée assez étendue pour permettre de parler de styles de conduites.

Nos différents articles à venir s’interrogeront sur comment des styles de fonctionnement caractérisant la gestion d’aspects affectifs et d’aspects cognitifs, peuvent rendre compte de l’organisation de la personnalité, ouvrant une interrogation sur l’existence de modes fonctionnels plus généraux. Ces modes ne seraient plus spécifiques à chaque versant de la personnalité mais les engloberaient dans une totalité.

Notre intérêt portera davantage sur l’articulation des aspects généraux et différentiels des structures de la personnalité en général, et des fonctionnements cognitif et affectif en particulier.

Le prochaine article sera destiné à éclairer le concept de personnalité, aux définitions multiples et faisant l’objet d’approches méthodologiques variées. Nous tenterons d’en extraire l’unité au travers des divergences.

L’étude de la personnalité renvoie à l’incontournable problème de la signification des constructions théoriques. LALANDE qualifiait de théorie (de manière péjorative) « soit une vue de l’esprit, artificiellement simplifiée, qui représente les faits d’une manière trop schématique pour que l’on puisse en tirer des conclusions applicables au réel, soit une conception individuelle et hasardée, due à l’imagination ou au parti pris plus qu’à la raison. » 1

De manière plus positive, pour Claude BERNARD « la théorie est l’hypothèse vérifiée, après qu’elle a été soumise au contrôle du raisonnement et de la critique. Une théorie, pour rester bonne, doit toujours se modifier avec le progrès de la science et demeurer constamment soumise à la vérification et à la critique des faits nouveaux qui apparaissent.(…) Si l’on considérait une théorie comme parfaite, et si l’on cessait de la vérifier par l’expérience scientifique, elle deviendrait une doctrine. » 2

Ces deux citations dénoncent l’existence d’un problème entre les théories, toujours fragmentaires, et les réalités psychologiques.

La difficulté est en grande partie imputable à la complexité de l’objet d’étude. Le sujet vivant résiste à toute théorisation. Le sens commun traduit l’envergure de l’ambitieuse tentative d’approche de la personnalité par la richesse du vocabulaire qui la qualifie.

  • ALLPORT, en 1937, après une analyse sémantique, recense plus de 50 termes pour la désigner.
  • CRUZE dénombre plus de 18000 mots renvoyant à des traits psychologiques.

Quelques définitions permettront de dégager les grandes lignes du concept.

Définitions

Le terme de personnalité dérive du latin PERSONA, qui désigne le masque de l’acteur de l’antiquité, dont est issu également le mot personne. Un des caractères de ce masque était sa permanence, sa fixité.

La première connotation est donc celle d’une relative stabilité des caractéristiques individuelles : « Les comportements d’une personne ne constituent pas une série d’éléments ou de phénomènes juxtaposés et variables au hasard, mais leur variabilité se situe à l’intérieur d’un schème assez stable et consistant, qui donne à ce comportement une certaine unité et continuité de signification. » 3

Selon SHELDON, la personnalité peut être conçue comme « l’organisation dynamique des aspects cognitifs, affectifs, conatifs, physiologiques et morphologiques de l’individu. » Cette définition a le mérite d’être tout à la fois large, et de bien résumer dans ses termes les différentes voies auxquelles les auteurs font référence, lorsqu’ils abordent l’étude de la cohérence des conduites, que ce soit en psychologie génétique, générale ou différentielle.

Mais la personnalité n’est pas uniquement un objet pour le psychologue. LALANDE la décrit dans une perspective plus phénoménologique comme « la fonction psychologique par laquelle un individu se considère comme un MOI un et permanent .« 

NUTTIN nous propose de distinguer la personnalité des autres termes qui la côtoient:

  • INDIVIDU : désigne tout exemplaire concret d’une espèce quelconque d’être vivant – (in-divisum: non divisé).
  • INDIVIDUALITE : désigne l’ensemble des caractéristiques ou différences interindividuelles plus ou moins stables qui constitue l’être concret dans son identité avec lui-même et.sa distinction des autres.
  • MOI : personne concrète en tant que sujet ou agent de l’activité psychique (le JE). Définit également le sujet en tant que connu par lui-même, c’est à dire tout ce qui de nous-même apparait au niveau de la conscience (et se prolonge au-delà des limites corporelles).
  • SOI ou SELF : ne se distingue pas du MOI au sens Réfléchi. La notion est beaucoup employée actuellement en rapport avec le self concept ou self percept, c’est à dire l’image que le sujet se forme de ses propres capacités, sentiments, opinions, … et très lié à l’image que selon notre perception, les autres ont de nous-mêmes.

Vocabulaire de base

Les qualificatifs désignant les traits différentiels qui constituent toute personnalité, forment des groupes correspondant plus ou moins aux grandes catégories de fonctions que la psychologie générale distingue dans l’activité comportementale :

  • aux processus cognitifs et aux processus de réaction motrice, sont associés les capacités ou aptitudes et les attitudes,
  • aux fonctions affectives et dynamiques, le caractère et le tempérament.
  • La constitution s’attache aux aspects physiques et morphologiques de la personne.
  • Quant au trait, il semble plutôt descriptif et donc beaucoup moins précis sur ce qu’il qualifie.

Psychologie générale et psychologie clinique

Il nous parait également important de souligner les rapports qu’entretiennent l’approche différentielle et l’approche générale de la personnalité.

REUCHLIN (1981) souligne la complémentarité de la psychologie générale et de la psychologie différentielle.

La première recherche des lois simples et universelles régissant les comportements des organismes ; la seconde contribue à définir le niveau auquel celles-ci peuvent être recherché, et mettre en valeur la finalité adaptative de ces comportements.

Le généraliste ne prend en compte qu’une seule source de variations (celle imputable à la situation) affectant la conduite ; le différentialiste introduit des faits et des hypothèses concernant les interactions entre individus et situations.

La psychologie générale établit des modèles communs à plusieurs des domaines de la psychologie ; les différences individuelles s’avèrent prédictibles d’un domaine à l’autre et suggèrent donc des modèles interdomaines.

Appliquée à l’étude de la personnalité, l’approche nomothétique aborde l’intégration de conduites et des processus qui y contribuent dans ce qu’ils ont de général, tandis que l’approche idiographique s’attache aux aspects différentiels, un processus universel, considéré sous cet angle, s’individualise et deviendra une capacité, une aptitude.

La psychologie de la personnalité s’intéresse à l’intégration individualisée de la conduite, aux processus qui y contribuent, et aux contenus des activités psychiques. Ces contenus sont étudiés notamment dans les attitudes, les opinions, les conceptions de Soi qui caractérisent une personnalité, à coté de ses aspects plus formels que sont les traits.

1 LALANDE A., "Vocabulaire technique et critique de la philosophie", Paris, PUF, 1951.
2 BERNARD C., cité in "Eléments de psychologie du développement. Introduction et aspects cognitifs", DANSET A., Armand Colin/Bourrelier, 1983.
3 NUTIN J., "La structure de la personnalité", PUF, Le psychologue, 1985.

A SUIVRE BIENTÔT : LA RECHERCHE DES INVARIANTS ET DE LEUR NATURE…

Portrait de Fred
Patience… mais aussi :

ARTICLES A SUIVRE SUR LE CONCEPT DE PERSONNALITE :

Un second article traitera des déterminants du fonctionnement psychologique en abordant respectivement les versants affectifs et cognitifs de la personnalité. Nous entendons par déterminants fonctionnels, ce qui fait que des conduites sont engagées et l’activité orientée, considérant qu’il ne peut y avoir de compréhension de l’individu que par la prise en compte simultanée de l’ordre productif ou causale et celui des finalités de la conduite.

L’étude de la cohérence de la personnalité appelle l’analyse des organisations comportementales, Nous centrerons donc un troisième article sur une revue des structures psychologiques qui, sans toujours être des structures de la personnalité, peuvent néanmoins apporter une explication, toujours partielle, de l’unité psychologique.

La construction de la personnalité renvoie aux processus d’individuation, responsables des aspects différentiels. L’accent sera donc mis, dans un 4ème article, sur les sources de la spécificité individuelle, articulant les conceptions génétiques et différentielles de la psychologie.

Un dernier article sera le résultat de notre propre compréhension du fonctionnement psychologique. La modélisation, hypothético-déductive, constitue, selon nous une explication sous forme d’une modularité complexe de la personnalité rendant compte d’adaptations plus locales que globales. Nous en viendront probablement à soutenir une notion de structure de personnalité plus labile et évolutive que peut-être celle que l’on peut voir circuler communément comme un agrégat qui se rigidifie au gré des expériences qui sédimentent des schémas comportementaux et émotionnels.

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